recensione di Mussolini Secreto
El Pais, 23 ottobre 2010
di Antonio Elorza
Era conocida la faceta de Benito Mussolini como obseso sexual, un auténtico ninfómano, si se permite la inversión propuesta por José Luis Sampedro para el lesbianismo. Su erotismo desenfrenado sólo tuvo por límite la brevedad de sus tiempos de consumación. Varias obras recientes insisten en ello, tanto desde la imprenta como en el cinematógrafo. Así Marco Bellocchio ha relatado en Vincere! la trágica peripecia de Ida Dalser y de su hijo Benito, que se atrevieron a amenazar los intereses del dictador, un verdadero stupratore de las mujeres y de la convivencia política.
Con una orientación bien distinta, la mujer que tal vez influyó más en su carrera, la experta en arte y judía Margherita Sarfatti, estuvo asimismo presente en otro filme, The Cradle Will Rock, de Tim Robbins, interpretada por Susan Sarandon. De ella contamos además desde hace unos meses con una minuciosa biografía por Françoise Liffran, aún no traducida: Margherita Sarfatti. L'égerie du Duce.
Si la vida sexual de Mussolini cuenta a la hora de entender su comportamiento político, a modo de enlace con su recepción de las concepciones de Sorel y de Pareto, en el sentido que hubiera propuesto Wilhelm Reich, la relación con las principales amantes ofrece numerosas claves para reconstruir su evolución ideológica antes y después del fascismo. Mussolini habla con ellas y exhibe los planteamientos más duros de su ideario.
Tal es el caso de Claretta Petacci, la joven que desde 1936 hasta la ejecución de ambos en 1945 es lo que llamaríamos la primera concubina del Duce, recluida en una clausura por los celos de él, lo cual le permite contar con el tiempo necesario para redactar miles de páginas de diarios para conocer la vida del opresor consciente: la fascinación que ejerce sobre ella, y para percibir la zafiedad de sus opiniones políticas, dominadas por la egolatría, la exaltación de la violencia y un temprano racismo.
Iniciado de veras en octubre de 1937, el diario de la Petacci nos llega ahora en un resumen de casi 500 páginas sobre un original de 1.800, sólo para 1938. De forma inexplicable, los años posteriores han seguido fuera de consulta. Cabe suscribir el juicio que hiciera el archivero Emilio Re en 1950: en ellos "el dictador vuelve a ser un hombre y se revela sin trucos ni artificios: de ahí la importancia extraordinaria y excepcional que revisten".
Mussolini secreto. Los diarios de Claretta Petacci. 1932-1938
Claretta Petacci . Edición de Mauro Suttora
Traducción de María Pons
Crítica. Barcelona, 2010
478 páginas. 28,90 euros
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Monday, November 08, 2010
Tuesday, December 01, 2009
Le Monde: recensione di Philippe Ridet
Mussolini, les juifs et les femmes
LE MONDE
Rome, 1 décembre 2009
La question de l'antisémitisme de Benito Mussolini refait régulièrement surface en Italie. Concession in extremis à Hitler pour les nostalgiques du Duce ; conviction consubstantielle du fascisme pour les autres. Les premiers mettent aussi en avant les passions amoureuses de Mussolini pour des femmes juives qui ont développé son ambition : Margherita Sarfatti, qui mit une partie de sa fortune au service de son héros, et Angelica Balabanoff, son premier mentor politique.
Paru cette semaine en Italie, le livre Mussolini secret (Editions Rizzoli) met un terme définitif à la controverse. Le recueil des carnets de Clara Petacci, la dernière maîtresse du Duce, qui fut fusillée à ses côtés le 28 avril 1945, fait apparaître Mussolini obsédé par les juifs. Exemple, le 4 août 1938, Mussolini dit à sa maîtresse : "Moi j'étais raciste dès 1921. Je ne sais comment ils peuvent penser que j'imite Hitler, il n'était pas encore né. (...) Il faut donner un sens de la race aux Italiens pour qu'ils ne créent pas de métisses, qu'ils ne gâchent pas ce qu'il y a de beau en nous". Le 11 octobre de la même année, il se déchaîne contre "ces saloperies de juifs".
Mussolini réservait en général ses propos les plus violemment antisémites à ses proches, qui les ont ensuite révélés lorsque leurs journaux furent publiés. Dans les années 1920, il accusa des banquiers juifs, dont certains avaient pourtant en partie soutenu financièrement la "marche sur Rome" en 1922, "d'utiliser l'argent italien à des fins sionistes". Pourtant, dix ans plus tard, il soutenait encore qu'il "n'existe pas d'antisémitisme en Italie".
Passion réfléchie
Sa liaison avec Margherita Sarfatti, issue d'une famille juive très bourgeoise et intégrée de Venise, illustre cette ambiguïté. Comme le fit Ida Dalser, à qui le réalisateur Marco Bellochio consacre le film Vincere (sorti en France le 25 novembre), elle mettra sa fougue amoureuse et sa fortune au service du Duce. A cette différence près que sa passion fut réfléchie et servit aussi sa propre ambition, jusqu'à ce qu'elle se décide à l'exil après la publication des lois raciales en juillet 1938.
Pour Françoise Liffran, qui lui a consacré une riche et volumineuse biographie (Margherita Sarfatti, l'égérie du Duce, Seuil), "l'antisémitisme de Mussolini n'allait pas jusqu'au dégoût des personnes. Son attitude était ambivalente. Selon lui, on ne peut appartenir à deux nations à la fois. Ou bien on est sioniste, ou bien on est italien". Margherita Sarfatti obéira à cette injonction en se revendiquant catholique en 1929. "Nous ne devons pas nous distinguer", expliquait-elle.
Philippe Ridet (Rome. correspondent)
LE MONDE
Rome, 1 décembre 2009
La question de l'antisémitisme de Benito Mussolini refait régulièrement surface en Italie. Concession in extremis à Hitler pour les nostalgiques du Duce ; conviction consubstantielle du fascisme pour les autres. Les premiers mettent aussi en avant les passions amoureuses de Mussolini pour des femmes juives qui ont développé son ambition : Margherita Sarfatti, qui mit une partie de sa fortune au service de son héros, et Angelica Balabanoff, son premier mentor politique.
Paru cette semaine en Italie, le livre Mussolini secret (Editions Rizzoli) met un terme définitif à la controverse. Le recueil des carnets de Clara Petacci, la dernière maîtresse du Duce, qui fut fusillée à ses côtés le 28 avril 1945, fait apparaître Mussolini obsédé par les juifs. Exemple, le 4 août 1938, Mussolini dit à sa maîtresse : "Moi j'étais raciste dès 1921. Je ne sais comment ils peuvent penser que j'imite Hitler, il n'était pas encore né. (...) Il faut donner un sens de la race aux Italiens pour qu'ils ne créent pas de métisses, qu'ils ne gâchent pas ce qu'il y a de beau en nous". Le 11 octobre de la même année, il se déchaîne contre "ces saloperies de juifs".
Mussolini réservait en général ses propos les plus violemment antisémites à ses proches, qui les ont ensuite révélés lorsque leurs journaux furent publiés. Dans les années 1920, il accusa des banquiers juifs, dont certains avaient pourtant en partie soutenu financièrement la "marche sur Rome" en 1922, "d'utiliser l'argent italien à des fins sionistes". Pourtant, dix ans plus tard, il soutenait encore qu'il "n'existe pas d'antisémitisme en Italie".
Passion réfléchie
Sa liaison avec Margherita Sarfatti, issue d'une famille juive très bourgeoise et intégrée de Venise, illustre cette ambiguïté. Comme le fit Ida Dalser, à qui le réalisateur Marco Bellochio consacre le film Vincere (sorti en France le 25 novembre), elle mettra sa fougue amoureuse et sa fortune au service du Duce. A cette différence près que sa passion fut réfléchie et servit aussi sa propre ambition, jusqu'à ce qu'elle se décide à l'exil après la publication des lois raciales en juillet 1938.
Pour Françoise Liffran, qui lui a consacré une riche et volumineuse biographie (Margherita Sarfatti, l'égérie du Duce, Seuil), "l'antisémitisme de Mussolini n'allait pas jusqu'au dégoût des personnes. Son attitude était ambivalente. Selon lui, on ne peut appartenir à deux nations à la fois. Ou bien on est sioniste, ou bien on est italien". Margherita Sarfatti obéira à cette injonction en se revendiquant catholique en 1929. "Nous ne devons pas nous distinguer", expliquait-elle.
Philippe Ridet (Rome. correspondent)
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